Mon parcours dans le dessin en tant qu'illustrateur
Avant de devenir illustrateur pour en faire mon métier, je voulais depuis tout jeune être dessinateur de bandes dessinées. C'est dans cette optique que j'ai fait le choix de l'École Emile Cohl à Lyon. J'y ai alors appris les bases du dessin, en oubliant progressivement la BD.
Premier style
La dernière année, année du diplôme, nous avions enfin l'occasion de proposer quelque chose de plus personnel. Ce qui n'est pas toujours facile à faire quand on ne sait pas encore très bien qui l'on est.
Je détestais le fusain, et guère plus le pastel sec. C'est pourtant avec du pastel que j'ai commencé à réaliser des illustrations pour lesquelles je pouvais revendiquer le style. C'est la première fois je sentais que j'avais le contrôle sur ce que je faisais, et c'est le pastel qui m'en offrait la possibilité.
Dessin au pastel sec

Pastel sec, mes premières illustrations

Pastel sec portraits

Portraits aux pastels secs

Apprendre les logiciels de dessin
Ce n'est pourtant pas dans le domaine de l'illustration que j'ai commencé ma carrière. Il était encore trop tôt, il me fallait davantage de temps pour peaufiner mon book.
J'ai donc d'abord intégré une petite structure, une boite qui créait principalement des sites internet. C'est donc en tant que graphiste que j'ai eu pour mission de réaliser la charte graphique des pages web, mais aussi parfois le logo, les pictos, mascottes et bannières.
J'ai surtout eu l'occasion de me familiariser plus en profondeur avec les logiciels d'Adobe, principalement Photoshop et Illustrator. Mais aussi Flash.
Devenir illustrateur

Moi durant cette période, avec mon premier Mac, le G3 bleu.

Bien qu'ayant conservé certains travaux de cette période, ils se trouvent malheureusement pour la plupart  sur des CD gravés. Et je n'ai pas pris la peine de les consulter. Alors pour illustrer ce chapitre, une photo, ma tête à cette époque. Je pose fièrement devant mon premier ordinateur, le Mac G3 d'Apple.
 
Premières commandes en tant que freelance
Le pastel c'était sympa, mais pas du tout pratique pour le démarchage, et finalement peu adapté à l'illustration.
 C'était long et laborieux, alors qu'il faut être avant tout inspiré, mais aussi très réactif, d'une rapidité à toute épreuve.
C'est durant cette période que j'ai commencé à travailler de façon régulière avec Le Journal de Carrefour. Chaque mois je devais proposer plusieurs idées, ça m'a bien rodé pour la suite.
Côté style, je me suis trouvé un style de dessin que j'allais pouvoir pratiquer sans trop devoir lutter. Même si ce n'est pas ce dont je suis le plus fier. Ce n'était pas d'une grande originalité, soyons honnête. Mais il me permettait d'exprimer mes idées. Et le client en était parfaitement satisfait, ce qui est bien là l'essentiel.  
Trouver enfin son identité
Ce que je n'avais pas anticipé c'est que je suis tombé littéralement amoureux d'Illustrator, l'outil par excellence du dessin vectoriel.
Comme j'avais pas mal bossé dessus en tant qu'infographiste, j'étais désormais suffisamment à l'aise pour obtenir du logiciel exactement ce que je souhaitais graphiquement.
Je privilégiais les formes simples, j'aimais les belles courbes et les traits réguliers.
Computer Arts magazine

Article dans Computer Arts

J'ai donc développé un certain type d'images vectorielles qui allaient déterminer mon style. Mais je voulais que ma communication soit globale afin d'avoir un message parfaitement clair pour tous. J'ai alors pensé mon identité, avec un logo, une mascotte, des gifs animés, et un site internet qui se voulait en adéquation avec tout cet univers.  
Et la sauce a pris, ça a fonctionné.
Je me suis trouvé un agent, et les commandes ont tout naturellement suivi.
J'ai participé à des projets excitants, heureux de travailler en étroite collaboration avec de grandes agences de communication.
Images vectorielles
Se réinventer artistiquement
Et puis sans m'en rendre compte, ou sans trop vouloir me l'avouer, mon style a commencé à se démoder. Les clients se faisaient plus rares et se tournaient vers d'autres tendances.
Le premier réflexe aurait été d'adapter mes images, pour faire évoluer mon style, vers quelque chose de plus tendance. Mais plus simplement, je crois que j'en avais un peu assez du dessin vectoriel. Je terminais un cycle, il fallait passer à autre étape de ma vie et de ma carrière.
Alors j'ai éteint l'ordinateur. Du moins pour un temps.
Et j'ai fait ce que je n'avais plus fait depuis des années, j'ai à nouveau franchi les portes d'un magasin de dessin pour m'y procurer de nouveaux outils. Pinceaux, crayons à papier, crayons feutre, Posca, fusain, etc...
coup de pinceau
dessiner au pinceau
Et j'ai dessiné. Beaucoup ! Il fallait que je me trouve une nouvelle écriture. C'est un peu comme chercher sa première signature, les premières tentatives sont toujours peu concluantes. Et puis, en insistant, on finit par se sentir plus à l'aise avec son trait. La main glisse plus facilement sur le papier, les gestes sont plus assurés, moins hésitants. Mais pour cela il a fallu du temps. 
Rassuré, plus en confiance, j'ai commencé à confectionner mes premières illustrations. Je dessinais, scannais puis assemblais le tout sur Photoshop. J'ai aimé ce côté bricolage, un mélange de dessin traditionnel  et de dessin informatique. C'était parfois un peu chaotique, à mille lieues de la régularité d'Illustrator. 
Et ça faisait du bien !
Parcours illustrateur

Illustration encre de chine, crayons de couleur, feutres et marqueurs 

Aujourd'hui...
Aujourd'hui j'ai retrouvé l'écran. Moins celui de l'ordinateur que celui de l'iPad sur lequel il est vraiment très agréable de dessiner.
Sur la tablette d'Apple je suis plus efficace, plus rapide, tout en gardant le plaisir du dessin intact.
Je suis très heureux d'être repassé par le dessin traditionnel car ça m'a permis de mieux cerner mes besoins. J'ai pu me familiariser avec les outils qui me semblaient les plus appropriés pour la réalisation de mes illustrations. Et ça m'a aidé à les retrouver plus facilement dans le logiciel Procreate, voire-même de les confectionner entièrement selon mes besoins.
Se réinventer, sans tricher, avec ce que l'on est réellement, n'est pas une chose aisée. Je crois que j'y suis arrivé.
Dessin d'illustrateur
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