Devenir indépendant, c’est ce que propose un webmarketeur dont j’écoutais le podcast, et qui a pour habitude de vendre des formations à ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat individuel.
Et il racontait que l’une de ses formations qui s’était le plus vendue s’intitulait « Travailler en slip« .
Ce titre accrocheur avait su susciter la curiosité des aspirants freelance.
Indépendant et en slip
Bien que cette anecdote puisse faire sourire, ce qu’elle révèle avant tout c’est l’image idéalisée du statut d’indépendant. Pour bon nombre de salariés, le rêve ultime c’est de s’imaginer pouvoir travailler chez soi, et pourquoi pas en slip.
Le symbol de l’indépendance et de la liberté : le slip !
Galerie de travailleurs indépendants



Libre de rester couché
Quand au hasard d’une conversation je déclare être illustrateur freelance, les réactions révèlent toujours une certaine curiosité, voire une certaine envie. Je ne vais pas jouer au mec blasé, je préfère inspirer de l’envie que de la pitié. Mais très vite je me rends compte qu’on se fait souvent une fausse idée de ce qu’est être indépendant.
Ce que les gens mettent principalement en avant c’est le fait de ne pas avoir de patron. Et aussi de pouvoir gérer son temps comme bon nous semble.
Effectivement, je peux me réveiller à midi si je veux. Ou 14h00 pour prolonger le plaisir !
Ou pas me réveiller du tout ! Avec un lit aménagé en guise de bureau. Un peu comme dans Alexandre le bienheureux d’Yves Robert. Un bureau de freelance, quoi !
Sérieusement, vous croyez vraiment que ça peut marcher un système pareil ?


« Pas de patron, pas d’horaires »
Être indépendant et sans patron
Devenir indépendant c’est effectivement avoir la chance d’être son propre patron. Mais si vous êtes un brin schizophrène comme la plupart des gens, vous risquez d’entrer régulièrement en conflit avec vous-même.
Il y aura toujours une partie de vous qui désirera en faire le minimum — la feignasse — alors que votre autre moi — le big boss — sera là pour vous rappeler à l’ordre et vous ordonner de vous bouger.
Alors oui, pas de patron, mais des clients ! Si on vous appelle le vendredi en fin d’après midi, et qu’on vous fait comprendre que ce serait bien d’avoir les premiers roughs lundi à 9h00, vous n’allez évidemment pas dire non. Car c’est aussi ça être indépendant. Être libre de travailler AUSSI le week-end !
Bon, personnellement ça ne m’a jamais dérangé de travailler le samedi et le dimanche. Si la commande en vaut la peine, ça ne peut pas être un problème.
Bref, tout ça pour dire qu’être indépendant ce n’est pas toujours les vacances. Il faut juste apprendre à se responsabiliser. Alors si j’ai fini par comprendre que ce statut me correspond totalement, je ne suis pas sûr qu’il convienne à tout le monde. Ca va beaucoup dépendre de ce que vous êtes, de votre vraie nature, et de votre tempérament. Si ce n’est pas le cas, pas sûr que vous puissiez vous adapter.


Mes habitudes de freelance
Alors c’est vrai, je ne suis pas un partisan du travail en slip ou jogging. Parce que travailler chez soi demande une certaine discipline et beaucoup rigueur.
De couche-tard, je suis devenu un lève-tôt. Et même si ça m’arrive encore de bosser la nuit quand il faut rendre un boulot dans les temps, je suis généralement debout à 7h00.
Avant d’attaquer mon travail je sors prendre un café. Sur le trajet j’y croise des gens qui conduisent leurs enfants à l’école ou qui vont tout simplement travailler. Je profite de cette énergie. Je m’incruste dans cet élan journalier. J’ai besoin de ça pour véritablement commencer la journée.
Au café j’en profite pour bouquiner. Rarement la presse, le plus souvent un bouquin, sur papier ou sur iPad. Je reste 30 mn. Parfois 1 heure.
Et puis je finis par rentrer, allumer l’ordinateur, heureux de m’y mettre.
Je vous jure !
Être indépendant et frais
C’est certainement parce que je suis illustrateur indépendant depuis déjà de longues années que je fais le chemin inverse. Alors que certains s’imaginent pouvoir travailler en slip, moi je fantasme sur le salarié en costume-cravate.
J’ai choisi mon camp. Celui des dessinateurs qui font l’effort de s’habiller convenablement.
Et qui ont aussi compris le sens et l’importance de l’autodiscipline.
J’aime l’élégance d’un Jean-Philippe Delhomme, d’un Hergé, d’un François Avril, ou encore d’un Albert Uderzo.
Le côté troubadour de l’artiste ne m’a jamais fait rêver.


Bien dans ses pantoufles
Je crains d’avoir brisé le mythe du travailleur indépendant, du moins dans l’idée que vous vous en faisiez. Ca ne veut d’ailleurs pas dire pour autant que ça n’est pas agréable, bien au contraire.
Et puis certainement que d’autres vous tiendront un discours totalement différent du mien.
Mais je ne veux pas que vous repartiez déçu, alors je vais vous avouer quelque chose.
Il m’arrive de travailler en pantoufles !
Cette fois-ci j’espère enfin vous avoir envoyé du rêve.

Mon Portfolio d’illustrateur indépendant.
2 commentaires sur “Être indépendant et libre”
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